mercredi 3 octobre 2012

Les Fausses espérances


Ah mes amis, quelle histoire ! Voilà qu'on nous dit que plus de 80% des dossiers Mediator traités par l'Office National d'Indemnisation des Accidents Médicaux (ONIAM) ont été rejetés et que ceux qui sont retenus ne traduisent que de faibles aggravations de la pathologie valvulaire. 


Sainte Irène enfourche derechef son destrier rouge et assène que les experts ont subi des pressions de la part des Laboratoires Servier.
Si je faisais partie de ceux-là, après m'être insurgé que cette passionaria de la haine médicale puisse mettre en doute mes capacités scientifiques, je porterais plainte contre elle pour diffamation. Quand en commençant ce blog j'écrivais qu'il y avait acharnement, le mot semblait abusif à certains. Voilà que je le trouve bien faible, désormais ! 
Que dit en effet notre grande spécialiste : "le doute doit profiter à la victime". Mais s'il n'y a pas victime, que fait-on ? Et elle souligne d'ailleurs de façon ahurissante que doit être pris en compte "le préjudice d'angoisse". Alors là, question : D'où vient cette angoisse, qui l'a créée ? Ne serait-ce pas ce collège de personnages étranges qui chaque jour, pendant des mois, se relayaient pour dire à de malheureux patients qui avaient pris du Mediator qu'ils allaient tous mourir ou rester infirmes ? Avec Irène Frachon en porte-drapeau, évoquant la larme à l’œil les drames qu'elle suscitait peut-être, devant des caméras de télévisions complaisantes ?

Tout a été fait, orchestré, répété de façon assourdissante et souvent dans le mépris du droit, pour qu'un des fleurons de l'industrie pharmaceutique française devienne le bouc-émissaire d'une campagne de dénigrement destinée à faire croire aux braves gens que les médicaments sont des poisons et que ceux qui les fabriquent sont des profiteurs immondes de la naïveté des malades. Un bouc-émissaire qui n'était pas en bourse, d'ailleurs, cela ne vous a pas frappé ? On réduit le déficit de la Sécurité Sociale qui participe au déficit global du pays sans toucher aux marchés, et sans davantage faire descendre le bon peuple dans la rue, ce qu'il fait dès qu'on touche à sa Sécu. Bien joué, non ? 
Je n'irai pas jusqu'à dire qu'on en profite dans la foulée pour résoudre le problème de l'allongement de la durée de vie après l'âge de la retraite, en convainquant les septuagénaires heureux qu'on les empoisonne au lieu de prolonger leur espérance de vie. C'est vrai qu'il est coûteux, pour un pur économiste, ce trimestre d'espérance de vie gagné chaque année pendant des décennies, grâce à l'arme merveilleuse de grands médicaments dont la France fut longtemps pionnière ! On pourrait comme cela continuer à trouver bizarres certaines concordances, mais ne sombrons pas forcément dans une théorie du complot. Contentons-nous de rappeler cet article déjà cité dans une chronique précédente où l'on dénonçait la revue Sciences et Avenir et son article bidonné sur les benzodiazépines provoquant la maladie d'Alzheimer (dans lequel étaient citées des molécules n'ayant rien à voir avec la classe des benzodiazépines, mais quand on n'a pas le souci de la vérité, on peut bien faire passer des vessies pour des lanternes, non ?). On pourrait encore signaler cet étrange réveil des duettistes vertueux que sont les docteurs Even et Debré, l'un au PS et l'autre à l'UMP, mais qui se retrouvent sur le même banc de contempteurs des médicaments inutiles... ils en ont tout de même trouvés 4000. Dont un joli éventail fabriqués par Servier. Comme par hasard. Quel dévouement à la cause publique, mais quel réveil étrange de nos deux compères !

Dans cette hypothèse du montage, ce qui met en rage, quand on a le respect du malade (et il s'apprend chez Servier), c'est le mépris absolu dans lequel tous ces soi-disant bien pensants tiendraient les pauvres gens qu'ils font semblant de défendre.
La justice passera-t-elle un jour et son bras s'alourdira-t-il sur leurs épaules ? Ce serait intéressant à vivre.