mercredi 15 juin 2011

MEDIATOR® : L'ACHARNEMENT



D
epuis le second semestre de l’année 2010, on assiste avec surprise, pour ne pas dire avec stupéfaction, à une attaque permanente contre une entreprise française. Presque tous les médias, la classe politique française dans son ensemble, et l’administration de la Santé Publique se sont ligués contre un des tout derniers laboratoire français indépendants, exportateur de plus de 80% de ses médicaments, lesquels sont issus en totalité de sa recherche, qui en fabrique la plus grande partie dans son usine proche d’Orléans, Les Laboratoires Servier. Depuis des mois, il ne se passe pas de semaine, pour ne pas dire de jour, sans que la vindicte anti-Servier ne s’applique avec une violence ahurissante. Depuis des mois, les ouvriers, les chercheurs, les visiteurs médicaux, les cadres, les responsables, les assistantes, les standardistes, les pharmaciens, les médecins salariés de Servier sont en permanence agressés par des mots, des articles, des émissions, de la part de leurs amis et au sein même parfois de leurs propres familles. Depuis des mois, des gens honnêtes sont considérés comme des bandits et doivent à la fois se défendre et défendre leur entreprise. Depuis des mois, ils mènent un combat moral épuisant mais ils le font avec de plus en plus de fermeté et de générosité, révélant par là un admirable esprit français de lutte et de résistance. Car les attaques et les coups bas visent non seulement l’entreprise mais aussi son Président, le Dr Jacques Servier qu’ils aiment et respectent. Tous les coups semblent permis, toutes les accusations sont possibles, tous les sous-entendus, toutes les insultes, sans que personne ne songe un instant que, quels que soient les faits, ils doivent être prouvés et qu’un jugement doit avoir été prononcé pour affirmer une culpabilité.
Que ce soit la presse quotidienne, de droite comme de gauche, à commencer par le Figaro qui renoue avec sa tradition de hurler avec les loups, les magazines hebdomadaires, les agences, les radios et les télévisions, l’acharnement est absolu. Parmi les personnalités politiques, où l’on ne fait pas davantage de distinguo entre les hommes de gauche et ceux de droite, la vindicte de certains est inimaginable, le Ministre de la Santé lui-même a pris la tête d’une véritable croisade. Les parlementaires nommés à la tête des commissions parlementaires, de toutes appartenances politiques, ont fait des déclarations aussi retentissantes que non fondées, mais appuyées seulement sur des présomptions et sur « ce qu’il faut dire et penser ».

Que s’est-il donc passé pour que soit engendrée une haine aussi grande ?
Nous rappellerons les faits en commençant par des définitions et même par un peu d’histoire.

Qu’est-ce qu’un médicament ?
C’est une substance chimique développée dans des conditions très particulières de soin et de rigueur, dans le passé à partir de produits naturels, animaux ou végétaux, souvent désormais à partir de chimie pure où l’appoint de l’informatique en 3D joue un rôle fondamental.

Les médicaments sont-ils dangereux ?
Non, quand ils sont bien utilisés pour traiter la maladie contre laquelle ils ont été conçus, mais oui, quand ils sont employés à une dose erronée ou à mauvais escient. Cela dit, tous, sans exception, ont des effets secondaires qui accompagnent leurs effets primaires. Ces conséquences néfastes sont rares et il appartient au médecin de les peser face au bénéfice qu’il attend pour ses malades.
Prenons un exemple, celui de l’aspirine. Médicament ancien, puisqu’il est né de l’observation d’un berger grec d’il y a 2400 ans ayant constaté que lorsque ses chèvres avaient la fièvre elles broutaient des feuilles de saule. De l’infusion de ces feuilles on passa en diverses étapes à l’acide acétylsalicylique qui est l’aspirine que nous connaissons. Très efficace sur la fièvre, l’inflammation et les douleurs, puis sur la circulation du sang qu’elle empêche de coaguler, l’aspirine est utilisée par tout le monde et se vend librement en pharmacies. Cependant le revers de la médaille, ce sont les nausées et l’ulcère de l’estomac qu’elle peut provoquer, ainsi qu’à forte dose, une modification de la formule sanguine et des intolérances graves pouvant entraîner la mort. Ses effets secondaires sont tels qu’on prétend que de nos jours, il serait impossible de la faire admettre comme médicament.

Que sont Les Laboratoires Servier ?
Ils ont été créés par le Dr Servier en 1954, à Orléans, à partir d’une officine pharmaceutique familiale, avec neuf personnes. D’origine, certaines règles furent fixées touchant au développement des hommes, de l’entreprise et de ses produits :
On doit être heureux dans l’entreprise et donc on doit travailler avec de bons collaborateurs, correctement payés et placés dans une ambiance de travail chaleureuse leur permettant de se développer, et partant, de développer la société.
On doit développer de nouveaux médicaments, sûrs et efficaces, apportant des améliorations thérapeutiques, et ainsi contribuer au bien-être des malades et à la satisfaction de leurs médecins.
On doit développer le secteur international pour ne pas dépendre des aléas d’un seul pays où les politiques sont changeantes et les risques constants : comment nier ce dernier point quand on songe qu’il y avait plus de 3000 laboratoires en France et qu’il n’en reste que 150 à 200 aujourd’hui, dont l’immense majorité ne sont plus que des filiales de laboratoires étrangers ?

Sans doute moins atteinte que beaucoup d’autres par l’idée de lucre, car Servier n’a pas d’actionnaires et n’est en Bourse nulle part, le laboratoire n’a donc pas besoin de rechercher désespérément à faire de grands bénéfices pour procéder à des rachats de laboratoires de par le monde. Tous ses gains sont réinvestis dans sa recherche. Car on ne le sait pas assez, il faut à notre époque plus d’un milliard d’euros pour développer et commercialiser une nouvelle molécule. Et Servier s’y emploie. Qu’on en juge :
Non seulement de grands produits dans des domaines aussi variés que les maladies cardiovasculaires, le diabète, l’ostéoporose ou la dépression mais aussi une grande image de la France puisque Servier développe le génie français et le met en valeur dans 140 pays, dont plus de 60 sont dotés d’une filiale, de la Chine au Canada, de l’Australie à l’Argentine, du Pakistan au Brésil.
Dans le même temps qu’on découvre que les principes actifs des médicaments d’aujourd’hui sont fabriqués de façon essentiellement délocalisée, en Inde ou en Chine, avec les risques que cela comporte sur la qualité (cf. l’émission télévisée « C dans l’air » du 10 juin 2011), il est bon de rappeler que Les Laboratoires Servier fabriquent leurs matières premières en France, à Bolbec, dans deux usines qui bénéficient d’investissements permanents.

L’affaire Mediator®
Mediator ou benfluorex est une molécule synthétisée dans les années 60 et mise sur le marché en 1976. Il était destiné au traitement des hypertriglycéridémies (graisses dans le sang) et du diabète. Il ne fut jamais ni reconnu, ni promu comme anorexigène (coupe-faim). Au mieux, si l’on avait noté un tel effet sur le rat, il n’en eut jamais chez l’homme et l’on prouva même qu’un an de traitement ne faisait baisser le poids des malades que d’un kilo (à savoir même si un petit régime n’en était pas responsable).
Mais il appartient à une famille chimique dont furent issus la fenfluramine (Pondéral®) et la dexfenfluramine (Isoméride®), produits fameux dans la décennie 90 qui furent retirés du marché en septembre 1997, accusés de provoquer des accidents cardiovasculaires graves (hypertension artérielle pulmonaires et valvulopathies). Tout le problème est là : « la même famille ». Il faut savoir que la chimie n’est pas synonyme de physiologie ou de pharmacologie. Deux molécules d’une même famille peuvent avoir des effets tout à fait différents : la famille des stéroïdes par exemple contient à la fois le cholestérol, la cortisone, la progestérone, l’œstradiol et la testostérone. On ne peut dire qu’il y ait similitude entre ces composés, en particulier les deux derniers, hormone femelle et hormone mâle dont les effets sont directement opposés !
C’est cependant ce qui va se passer.

L’affaire isoméride avait cependant abouti à ce qu’une surveillance particulièrement stricte soit imposée sur les effets secondaires du Médiator. Les centres de pharmacovigilance étaient alertés. Il ne fallait pas laisser passer un cas. Et quoi ? Rien. Le dossier de pharmacovigilance reste vide ou presque pendant des années. A tel point que l’Afssaps donnera une autorisation de mise sur le marché à deux génériques du produit en 2008 ! Ils seront lancés par les laboratoires Sandoz et Mylan en 2009. Pour quelques mois seulement, les pauvres…

Car le Dr Irène Frachon, médecin de Brest, s’installe sur le devant de la scène et ne la quitte plus après avoir fait paraître en juin 2010 un livre contre le Mediator. Quand on lit son histoire sur Internet, son opposition au produit daterait de 2008 ; mais en mars 2009 elle cosigne cependant un article dans le European Respiratory Journal, où elle rapporte cinq cas d’hypertension artérielle pulmonaire et un cas de valvulopathie sous benfluorex (dans deux cas, il y avait eu prise préalable d’Isoméride). On lit dans le résumé initial : « Par contraste avec le fenfluramine et la dexfenfluramine, on n’a pas jusqu’à présent rapporté que benfluorex soit associé avec des effets secondaires cardiovasculaires fréquents ». De même, la conclusion précise : « Cette petite série de cas reliant benfluorex et hypertension artérielle pulmonaire ne démontre pas de lien de cause à effet entre benfluorex et HTAP ».
DONC :
Puisqu’elle précise en mars 2009 qu’il n’y a pas encore eu de problème Médiator, il est donc assez étonnant de la voir déclencher cette guerre acharnée contre Servier après que ce laboratoire a retiré le produit du marché. Ce retrait est intervenu à la suite d’un essai réalisé par Servier (étude Regulate) ayant démontré l’aggravation de certaines valvulopathies préexistantes chez les patients diabétiques (car ils sont portés à en développer). Elle est intéressante d’ailleurs, cette étude comparative en double aveugle entre le benfluorex et la pioglitazone, car cette dernière molécule vient d’être retirée du marché pour les cas de cancers de la vessie dont elle augmente le risque de 22%… Qui donc a vu se déchaîner les médias contre Takeda, le laboratoire fabricant de cette molécule commercialisée depuis 2002 ? Ce silence est un premier signe de réaction différentiée qui nous fait parler de « d’acharnement » contre Servier.
Toujours est-il qu’à la suite de cette étude Regulate, dont les résultats sur les valvulopathies avaient été communiqués la commission nationale de pharmacovigilance fin septembre 2009, l’Agence Française de Sécurité Sanitaire (Afssaps) et Les Laboratoires Servier ont décidé d’un commun accord de retirer le Mediator du marché. Cela se passe le 26 novembre 2009.  Sept mois plus tard, Irène Frachon sort son livre…

Le Figaro sous la plume d’une nouvelle venue, Anne Jouan (photo), publie un premier article le 4 juin 2010 sur une patiente consommatrice de Mediator ayant porté plainte contre Servier. On met en place : Irène Frachon est une Jeanne d’Arc qui veut bouter le Mediator hors de France et Servier un laboratoire horrible qui cherche à censurer son livre.
Elle a la plume leste et facile la journaliste et bien qu’elle souhaite masquer son visage à la télévision, elle est sur Internet. Elle commettra ensuite de nombreux autres articles, toujours très agressifs, toujours à point nommé, dès que « ça refroidit » dans les médias.

Le 24 août 2010, le député Gérard Bapt, rapporteur de la mission santé pour la Commission des Finances, publie dans Le Monde une chronique très hostile où, s’appuyant sur la thèse d’une étudiante en pharmacie qui a pris le Dr Frachon dans son jury et l’article précédent, il évoque les « morts » dus au Mediator et le déni de Servier.

Sur ces premières bases, la Caisse Nationale de l’Assurance Maladie rédige un rapport d’étude publié le 28 septembre 2010 et remis à l’Afssaps le même jour. Parmi les malades traités au Mediator en 2006, la CNAM relève un certain nombre de cas de valvulopathies, vérifie le nombre de décès consécutifs à ces dernières, étend cette proportion à l’ensemble des malades ayant consommé du Mediator depuis son lancement et tire cette conclusion terrible : le médicament a fait entre 500 et 2000 morts depuis sa mise sur le marché, sans compter les patients diminués, opérés, subissant des séquelles de ces atteintes de leurs valves cardiaques.
Oui, mais :
1.     Encore une fois, rappelons que le patient diabétique est naturellement exposé à une atteinte valvulaire. C’est une des premières conclusions de l’étude Regulate qui mentionne que 51% des patients en présentaient à leur incorporation dans l’étude.
2.     Un rapport du professeur Jean Acar met en doute cette statistique de la CNAM le 11 janvier 2011. Il conclut : « Travail intéressant mais préliminaire (…) Il apporte des données utiles mais comporte des lacunes et des erreurs tenant à la méthodologie utilisée et à une analyse peu rigoureuse (…) des patients décédés. Ces enquêtes ne permettent pas une estimation fiable de la fréquence des valvulopathies sévères liées au benfluorex. De ce fait, toute extrapolation sur ces bases à l’ensemble des patients exposés au benfluorex nous paraît arbitraire (…). La comparaison avec un groupe de contrôle exempt de tout traitement par benfluorex serait certainement souhaitable. » Donc les chiffres sur la base desquels la CNAM a tiré ses conclusions sont faux. Jean Acar en fait le détail : Sur les 64 décès, 7 observations manquent de tout diagnostic cardiologique, 11 fois le benfluorex ne paraît pas vraiment en cause et 46 fois il pourrait mis en cause au même titre qu’une autre étiologie (cause de la maladie).
C’est impensable mais vrai : le chiffre de « 500 à 2000 morts » qui a fait tant de bruit est fondé sur une erreur.
Or le professeur Acar est une personnalité reconnue dans le domaine des pathologies valvulaires cardiaques. Il a été chef de service de cardiologie à l’hôpital Tenon à Paris et fondateur du groupe valvulaire de la Société Française de Cardiologie. Mais peu de bruit sera fait autour de ce rapport que les Autorités ne considéreront même pas.

Ce sera au contraire le rapport de l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) qui en six semaines rédigera un rapport de 250 pages, une synthèse de 16 pages, après avoir collecté et photocopié plus de 3000 pages d’archives. Un record administratif tel qu’un léger doute s’installe sur sa date de début… Chose étrange, l’IGAS n’entendra à aucun moment les dirigeants de Servier. A nouveau, il n’y a de place que pour l’accusation dans ce dossier. On ne parlera que de tromperie et de mensonge, en confondant tout, en amalgamant tout, en sélectionnant l’information aussi, quand il le faut. On évitera par exemple dans la synthèse d’évoquer les deux génériques qui avaient reçu leur AMM un an avant le retrait du produit. On ne cherchera en un mot qu’une chose, à démontrer que Servier est un grand Satan et que l’Afssaps n’est qu’une pauvre agence qui travaille de son mieux, avec peu de moyens, dans un monde cruel où les laboratoires font la loi.
Cette histoire de tromperie dont on accuse Servier est habile car elle permet non seulement d’enfoncer le laboratoire mais aussi de dédouaner l’Afssaps qui n’a finalement pêché, la pauvre, que par excès de confiance.

Sur la base de ce rapport, le Président Sarkozy montrera sa neutralité en nommant deux experts, Bernard Debré, de l’UMP et Philippe Even, du PS, tous deux médecins. Nos deux compères vont rédiger un rapport au vitriol qui remet en cause le système de contrôle des médicaments en France, qui affirme que la plupart des médicaments sont des copies, qui assure que l’Afssaps ne fait pas son travail, et définit enfin Servier comme un laboratoire félon (sic). Une preuve parmi d’autres : le Mediator aurait été radié d’Espagne et d’Italie en 2003… et maintenu en France. C’est nier la vérité qui est que le produit fut interrompu dans ces deux pays par les directeurs généraux des filiales Servier respectives, faute de ventes suffisantes. Mais il faut mettre la vérité au service d’autres intérêts, n’est-ce pas ?
Emporté par sa fougue déclamatoire, le député Debré accusera sur Europe I le Dr Servier d’être « un criminel ». Ce qui lui vaudra une plainte déposée contre lui. Quant au Dr Even, certains se souviennent qu’il voulut un jour soigner le sida de trois malades à la ciclosporine (immunosuppresseur utilisé dans les greffes) sans en référer à quiconque. Bilan : trois morts.
Ce qui est plus intéressant (et moins anecdotique) c’est que Debré, Even et même Bapt cité plus haut (et qui en est le président fondateur) appartiennent tous les trois à une « fraternité », le Club Hippocrate, qui regroupe des parlementaires.
·    Huit des 11 membres de la mission d’information de l’Assemblée Nationale sur le Mediator en font partie : Mme Valérie Boyer, MM. Gérard Bapt, Jean-Pierre Door, Jean Bardet, Jacques Domergue, Arnaud Robinet, Jean-Louis Touraine, Jean-Luc Préel.
·    Six des 24 membres de la mission d’enquête du Sénat en sont également : MM. Alain Vasselle, Gilbert Barbier, Bernard Cazeau, Alain Fauconnier, Dominique Leclerc et Jean-Louis Lorrain.
Ce club est financé par un laboratoire international. Que c’est dommage pour ceux qui entendent laver plus blanc que le blanc ! Et quand cette dépendance financière est montrée du doigt, on voit disparaître de son site les noms des directeurs, celui de monsieur Bapt en tête, et l’on constate grâce à son adresse IP, que l’ordinateur qui a servi à cet effacement était au Sénat…

Last but not the least, le Ministre de la Santé, Xavier Bertrand est un des plus virulents contre le deuxième laboratoire français et le Dr Servier, celui que le Président Sarkozy se plaisait naguère à traiter amicalement. Cherche-t-il à faire oublier que lors de son premier mandat de ministre de la Santé, il ne réagit pas à l’avis de la commission de transparence de la Haute Autorité de Santé (HAS) qui s’était prononcé en 1999 et en 2006 en faveur du déremboursement du Mediator, avis que notre ministre n’avait pas suivi ? Quand le journaliste Patrick Cohen lui suggéra à la télévision qu’il avait peut-être été complaisant vis à vis de Servier, on crut que son interlocuteur allait le jeter par la fenêtre. Sa méthode aussi est habile, sinon très éthique : pour bien faire comprendre aux médecins qu’ils n’ont pas intérêt à s’opposer à lui et à soutenir Servier, il leur annonce un jour que tous ceux d’entre eux qui ont prescrit le Mediator hors de ses indications (par exemple comme coupe-faim) devront en payer les conséquences. Peu de jours après, il revient sur cette déclaration et précise que seul le laboratoire Servier sera considéré comme responsable. Ça laisse quand même un doute…

Voilà donc l’enchaînement et les acteurs de cet acharnement. La question est « pourquoi ? ». Faut-il chercher dans les clubs et les officines, faut-il rechercher dans l’histoire des personnes, faut-il mettre en cause des laboratoires concurrents, jaloux des succès de Servier et souhaitant le racheter, lui qui n’est pas à vendre et ne le sera jamais ? Qui a les moyens financiers ou de pression suffisants pour entretenir une cabbale depuis tant de temps, dans autant de médias, avec une seule et même voix. Qui ou quoi le laboratoire Servier gêne-t-il ?

Certes, Servier n’est semblable « à aucune autre entreprise pharmaceutique », comme on se plaît à le répéter en interne. Certes, on n’y pratique pas le bourrage de crâne idéologique, on n’y recrute pas comme ailleurs, on ne distribue pas de dividendes puisqu’il n’y a pas d’actionnaires. Certes, Servier fait de l’ombre avec ses grands produits à des laboratoires internationaux cotés. Certes enfin, quand une de ses toute récentes molécules, le terutroban, arrive en fin d’une immense étude clinique et n’y démontre pas de différence significative d’efficacité par rapport aux produits existants, on met la molécule à la poubelle avec le milliard d’euros qu’elle a coûté, dans une grande souffrance d’entreprise mais aussi dans un merveilleux sens de l’éthique. Car tous les laboratoires ne l’ont pas et c’est cette leçon de morale dont ils enragent, terrés au sein de leur chambre syndicale, le LEEM, frileuse organisation destinée à ne pas faire de vagues et qui depuis plusieurs décennies a laissé disparaître l’Industrie Pharmaceutique Française.
Cela devrait faire comprendre à tous ces moralistes de la dernière heure, eux qui font pression sur la justice par le biais de la rue et des médias, à tous ces accusateurs déchaînés, qu’ils cherchent à détruire un des plus beaux et des derniers fleurons de l’industrie française qui ne veut simplement pas courber l’échine devant leurs diktats mais entend rester ce qu'elle est, une entreprise de Santé, dédiée aux médecins et aux malades.

Je travaille pour Servier depuis bientôt douze ans, dans des pays difficiles. J’en suis fier.